Kiloptyque, prises de vues 2, reproductions pour une troisième génération.
Par OG374-GANDI le vendredi 2 juillet 2010, 06:34 - Avancement des travaux - Lien permanent
Deuxième série de prises–de–vues.
J'utilise ici le même matériel que pour la première série, à une différence
près, le dispositif appareil + soufflet + objectif + reprodia + flash n'est
plus clampé sur la table, mais monté sur mon plus gros trépied pour l'amener à
hauteur d'œil quand je suis debout. Avec des LED en lumière d'appoint, pour
rendre le cadrage plus confortable.
En effet, si la
première série de prise de vues ne nécessite aucun contrôle ni de cadrage
(j'ai préféré opérer un léger recadrage), ni de netteté (la profondeur de champ
à Ø8 est suffisante), il en va tout autrement pour la deuxième série.
Tout d'abord, il s'agit de dupliquer des films en bande, donc un contrôle
visuel du cadrage est indispensable. D'autre part, la disparité de densité des
premiers négatifs (due à la disparité des masques) nécessite des corrections
d'exposition qui seront effectuées (au pif) par l'intermédiaire de la bague de
diaphragme (jusqu'à Ø4 pour les masques les plus denses), d'autres corrections
d'exposition sont nécessaires avec les émulsions plus sensibles (320 et 400
ISO, Ø11).
En fait, pour la toute première série de deuxièmes repros, je n'avais pas
changé le dispositif, il s'en est suivi un magnifique torticolis de trois
jours !
J'ai d'ailleurs refait cette série trois fois. Pour la première, j'ai changé
de négatif (le film source) toutes les six vues, le résultat, bien trop
« carré » ne me plaisait pas du tout. Pour la deuxième fois, j'avais
décidé de jouer sur l'aléatoire, en faisant une, deux, trois ou quatre photos
par film source, le résultat; bien trop chaotique et bigarré, fatiguait le
regard. Pour la troisième fois, je me suis laissé porter par les séries
naturelles, suites d'images ayant la même origine temporelle, lumière et
cadrage similaires, de deux ou trois images jusqu'à seize se suivant, et ça
marche beaucoup mieux.
Petite parenthèse explicative sur cette histoire de changements de films.
Chaque émulsion a un rendu qui lui est propre, les différences souvent
subtiles en développement standard (E-6) sont très marquées en traitement
croisé. On observe sur certains films un voile coloré (que j'appelle masque en
référence à l'horrible masque de contraste orange des « vrais »
négatifs couleur) qui va du léger au très dense, dans des teintes très variées,
bien caractéristiques d'un film donné.
Les choses se compliquent singulièrement du fait de l'âge parfois canonique
des films, de la différence d'émulsion entre deux films à l'appellation
identique mais de lots (et d'âge) différents, et d'une possible interaction
(là, il faut que je fasse quelques tests) au moment du développement, où cinq
films dissemblables se retrouvent dans la même cuve, à échanger frénétiquement
avec le révélateur.
Et donc, quand je rephotographie un négatif qui a ses particularités
(lui–même reproduction d'une diapositive unique) avec un autre film ayant les
siennes propres, j'obtiens après développement un résultat
« singulièrement unique ».
Les deux premières séries (de duplis de la première série « Ciel à la
fenêtre ») ont été dupliquées sans autre impératif que les changements de
film susmentionnés, mais à partir de la troisième, j'ai essayé de tenir compte
du rendu colorimétrique des films et des couleurs présentes (image comme
émulsion) sur les films source, dans l'idée d'obtenir, de loin, des bandes
colorées plus homogènes.
Et cette histoire prend beaucoup plus de temps que les premiers duplis, car en plus, il faut repérer sur le film source à quel endroit je me suis arrêté à l'aide d'une petite étiquette adhésive, histoire de ne pas reprendre deux fois la même photo (pas d'arnaque, ce sont bien 1024 images différentes qui sont présentées, pas 1022 et deux en double !). Et regarder les images sur la table lumineuse pour essayer d'apparier les couleurs entre le film source et ce que l'on suppose du rendu du film receveur. Par exemple : un film source avec un masque magenta assez prononcé (comme la Kodak E 100 S), reproduit avec une Fuji Astia 100 F au masque très vert devrait donner un vert bien plus flashy (le magenta étant la couleur complémentaire du vert, un négatif magenta donne un positif vert), alors que si je reproduit une Astia avec une autre Astia, j'obtiendrait des couleurs à peu près naturelles, avec en plus une dominante verte, le masque du film...
Je me rend bien compte que ces explications doivent paraître bien obscures à ceux et celles qui ne sont pas familiers de la cuisine photographique couleur, mais c'est comme ça que cela fonctionne...
Pas simple, mais rigolo à faire.
Il aura fallu 280 films pour réaliser les séries seconde génération et troisième génération...