Le kiloptyque, c'est formidable, mais c'est un peu encombrant, et très
onéreux. Pour que tout le monde puisse en profiter, je me suis décidé à en
faire des versions miniatures, avec un négatif
4 x 5" de quatrième génération de la chose à la place des 32 films 135 de
l'original. C'est vrai que ça fait de jolis négatifs, un 4 x 5" en traitement
croisé, d'une dimension très raisonnable (10 x 12,5 cm).
Et la conception est entièrement nouvelle : à cause des innombrables
problèmes de fabrication du premier kiloptyque, conséquences inéluctables d'une
absence totale de plan (juste quelques vagues croquis), je me suis agité les
neurones, allant même jusqu'à connecter quelques synapses pour en finir par
simplifier la chose à l'extrême. L'idée est toute bête : faire du potting
(de l'empotage, selon le Grand dictionnaire terminologique, Définition : procédé
d'enrobage, selon lequel le moule reste attaché à l'article enrobé de résine.
). Donc, plutôt que de faire un moule, de couler, de démouler, et ne ne pas
trop savoir comment je vais relier de manière harmonieuse, simple et élégante
ce machin avec la lumière qui doit venir de derrière pour en tirer la
quintessence, je coule directement dans le moule qui sera le cadre sur lequel
seront fixés les LED. Comme je sais que ce n'est pas très clair, explications
en images :
Le moule sera donc un cadre, en PMMA transparent, avec un fond dans le même
matériau.
L'étape de l'assemblage, sur des plaques de verre, c'est parfait pour
nettoyer les coulures après, un coup de racloir, et hop !
Une plaque de PMMA translucide de 2 mm, de la taille du film, pour diffuser,
de sorte que l'on ne voie pas les points chauds des LED, est fixée au fond. Au
dessus, (ou derrière, c'est selon), sept rubans de LED de dix centimètres
chaque, six LED par ruban... Ça nous fait donc un total de 42 ! incroyable (et
c'est complètement fortuit). J'ai décidé de les alimenter en parallèle, alors
que jusqu'à présent j'étais en série, et je suis ravi de ce choix. Déjà, pour
des raisons esthétiques, la tripaille, qui est visible à la fin, à un petit
côté dentelle arachnéenne qui n'est pas pour me déplaire, c'est plus aéré, plus
léger, et puis d'un point de vue pratique, ça me fait presque deux fois moins
de points soudure, et vu que je ne suis pas vraiment un cador du fer à souder,
moins j'en fait, mieux je me porte !
Nouveauté, au lieu de faire de l'inclusion dans de la résine, j'ai
décidé de tester l'encapsulage dans un
élastomère silicone.
Ensuite, il ne reste plus qu'à fixer, au moyen de deux petites vis, la
plaque de PMMA transparente sur laquelle on aura positionné les LED juste
derrière le film. La transparence totale permet à la lumière d'éclairer un peu
derrière, sur les côtés et au dessus aussi, pas suffisant pour des heures de
lecture, mais ça fait un petit point de lumière.
Chaque cadre ayant deux prises d'alimentation, il est possible de les
chaîner entre eux, les cinq que l'on voit sur la photo ne sont alimentés que
par une seule prise (c'est le maximum possible pour cette alimentation qui fait
18 w).
Je dois dire que je suis assez content du résultat final, et pour plusieurs
raisons. En premier lieu, l'objet lui–même me plait. Mais surtout, le principe
du potting va être réutilisé à plus grande échelle pour les kvardekduptyques,
et aussi bien sûr pour les futurs kiloptyques. Je vais tout d'abord lancer une
production de quelques kvardekduptyques, et dès que j'en aurais la possibilité
phynancière, je pourrais fabriquer les deux autres kiloptyques de la série
« ciel à la fenêtre » dont les films sont près à être coulés.
Je vais inaugurer un petit truc, c'est, à l'instar de Chef Simon (le top des sites de
cuisine) qui donne la musique qui convient le mieux à la préparation d'un plat,
donner une indication de ce qui passe en boucle dans mon atelier quand j'y
suis. Donc, en ce moment, j'écoute Flikkendag, de Va Fan Farhe, sur l'album Zet Je Maar...