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mardi 17 janvier 2012

Article sur cuk.ch

linge à la fenêtre

Juste un mot pour signaler un article que j'ai publié sur le site cuk.ch sur le sujet qui me tient à cœur en ce moment, à savoir le Kiloptyque : Faire part de naissance : kiloptyque, « Ciel à la fenêtre II ».

mardi 10 janvier 2012

Bonne année 2012 !

Kiloptique « Ciel à la fenêtre II (t'as de beaux cieux, tu sais) »

Et voilà, il est là !

vendredi 2 juillet 2010

Kiloptyque, prises de vues 2, reproductions pour une troisième génération.

Deuxième série de prises–de–vues.

J'utilise ici le même matériel que pour la première série, à une différence près, le dispositif appareil + soufflet + objectif + reprodia + flash n'est plus clampé sur la table, mais monté sur mon plus gros trépied pour l'amener à hauteur d'œil quand je suis debout. Avec des LED en lumière d'appoint, pour rendre le cadrage plus confortable.
En effet, si la première série de prise de vues ne nécessite aucun contrôle ni de cadrage (j'ai préféré opérer un léger recadrage), ni de netteté (la profondeur de champ à Ø8 est suffisante), il en va tout autrement pour la deuxième série.

Prise de vues 2

Tout d'abord, il s'agit de dupliquer des films en bande, donc un contrôle visuel du cadrage est indispensable. D'autre part, la disparité de densité des premiers négatifs (due à la disparité des masques) nécessite des corrections d'exposition qui seront effectuées (au pif) par l'intermédiaire de la bague de diaphragme (jusqu'à Ø4 pour les masques les plus denses), d'autres corrections d'exposition sont nécessaires avec les émulsions plus sensibles (320 et 400 ISO, Ø11).

En fait, pour la toute première série de deuxièmes repros, je n'avais pas changé le dispositif, il s'en est suivi un magnifique torticolis de trois jours !

J'ai d'ailleurs refait cette série trois fois. Pour la première, j'ai changé de négatif (le film source) toutes les six vues, le résultat, bien trop « carré » ne me plaisait pas du tout. Pour la deuxième fois, j'avais décidé de jouer sur l'aléatoire, en faisant une, deux, trois ou quatre photos par film source, le résultat; bien trop chaotique et bigarré, fatiguait le regard. Pour la troisième fois, je me suis laissé porter par les séries naturelles, suites d'images ayant la même origine temporelle, lumière et cadrage similaires, de deux ou trois images jusqu'à seize se suivant, et ça marche beaucoup mieux.

Petite parenthèse explicative sur cette histoire de changements de films.

Chaque émulsion a un rendu qui lui est propre, les différences souvent subtiles en développement standard (E-6) sont très marquées en traitement croisé. On observe sur certains films un voile coloré (que j'appelle masque en référence à l'horrible masque de contraste orange des « vrais » négatifs couleur) qui va du léger au très dense, dans des teintes très variées, bien caractéristiques d'un film donné.

Variété01

Les choses se compliquent singulièrement du fait de l'âge parfois canonique des films, de la différence d'émulsion entre deux films à l'appellation identique mais de lots (et d'âge) différents, et d'une possible interaction (là, il faut que je fasse quelques tests) au moment du développement, où cinq films dissemblables se retrouvent dans la même cuve, à échanger frénétiquement avec le révélateur.

Et donc, quand je rephotographie un négatif qui a ses particularités (lui–même reproduction d'une diapositive unique) avec un autre film ayant les siennes propres, j'obtiens après développement un résultat « singulièrement unique ».

Les deux premières séries (de duplis de la première série « Ciel à la fenêtre ») ont été dupliquées sans autre impératif que les changements de film susmentionnés, mais à partir de la troisième, j'ai essayé de tenir compte du rendu colorimétrique des films et des couleurs présentes (image comme émulsion) sur les films source, dans l'idée d'obtenir, de loin, des bandes colorées plus homogènes.

variété02

Et cette histoire prend beaucoup plus de temps que les premiers duplis, car en plus, il faut repérer sur le film source à quel endroit je me suis arrêté à l'aide d'une petite étiquette adhésive, histoire de ne pas reprendre deux fois la même photo (pas d'arnaque, ce sont bien 1024 images différentes qui sont présentées, pas 1022 et deux en double !). Et regarder les images sur la table lumineuse pour essayer d'apparier les couleurs entre le film source et ce que l'on suppose du rendu du film receveur. Par exemple : un film source avec un masque magenta assez prononcé (comme la Kodak E 100 S), reproduit avec une Fuji Astia 100 F au masque très vert devrait donner un vert bien plus flashy (le magenta étant la couleur complémentaire du vert, un négatif magenta donne un positif vert), alors que si je reproduit une Astia avec une autre Astia, j'obtiendrait des couleurs à peu près naturelles, avec en plus une dominante verte, le masque du film...

Je me rend bien compte que ces explications doivent paraître bien obscures à ceux et celles qui ne sont pas familiers de la cuisine photographique couleur, mais c'est comme ça que cela fonctionne...

Pas simple, mais rigolo à faire.

Il aura fallu 280 films pour réaliser les séries seconde génération et troisième génération...

mercredi 30 juin 2010

Kiloptyque, prises de vues 1, reproductions pour une seconde génération.

Prise de vues.

Pour résumer, j'ai décidé de montrer des films, donc, il faut que je les produise, ces films.

Il s'agit de reproductions de diapositives, j'utilise donc pour cela un dispositif parfaitement approprié :

un soufflet, avec un 50 mm et un reprodia , le tout monté sur l'appareil (le vieux F4s reprend du service).

L'éclairage, pour des raisons évidentes de quantité et de qualité (température de couleur) de lumière devant être parfaitement reproductible sera assuré par un flash.

Premiers tests : diaphragme Ø8 (le meilleur de l'objectif), trois films différents de la pleine puissance à la puissance minimum du flash (1/128), avec deux images très différentes. Hors de question ici de faire confiance à la cellule de l'appareil, les images à reproduire sont trop atypiques et je n'ai qu'une confiance limitée dans les choix qu'il pourrait faire.

Bien noter au passage la distance flash/dépoli du reprodia (7 cm), ainsi que la focale du réflecteur du flash (17 mm avec le diffuseur grand–angle intégré).

K1__01.JPG

Ça marche parfaitement à 1/64 de puissance (en fait, c'est assez difficile à analyser à l'œil, vu que ça a l'air bon de 1/32 à 1/128, je rappelle qu'il s'agit de traitement croisé, et que ce procédé est assez souple –entre la diapositive très peu souple dont c'est le film que l'on utilise, et le négatif couleur, dont c'est la chimie–).

Et c'est parti ! Travail assez fastidieux, car trèèèèès répétitif, mais ça avance assez vite. Au bout de quelques centaines de déclenchements, j'ai cherché à optimiser la position de l'opérateur, c'est debout que les articulations du bras droit (qui prend la diapo dans la boîte, la met dans le reprodia, la ressort du reprodia après déclenchement et la range dans une autre boîte) souffrent le moins, alors que la main gauche se contente d'appuyer sur le déclencheur souple.

Comme je change de variété de film à chaque fois que je change de bobine, avant de commencer, j'ai préparé un petit assortiment :

assortiment

Tout est noté : marque, modèle, date de péremption (si j'ai encore l'emballage la précisant) et acronyme (le petit nom du film, pour les intimes).

Précision : les plus fraîches des pellicules sont périmées de moins d'un an, quand aux plus anciennes, on atteint une péremption de 29 ans (1981) ! Sur cette première série de reproductions, je peux utiliser à peu près n'importe quel film, même si le résultat donne un négatif vraiment peu lisible (certains films ont un masque homogène vraiment très opaque qui donne l'impression qu'il n'y a pas d'image dessus, néanmoins, sur une table lumineuse et avec une bonne loupe, on arrive à distinguer quelque chose).

Il en va tout autrement pour la deuxième série de reproductions, laquelle devra être faite uniquement avec des émulsions ne présentant qu'un masque de faible densité, voire pas de masque du tout. Le choix de films se réduit donc pour la deuxième série, le but étant quand même qu'au final on voie toutes les images !

Trente–deux vues sur trente–deux films pour arriver au Kiloptyque, mais à la base, en comptant les ratés, il a fallu utiliser bien plus de films pour les repros de seconde génération.

Tout sur la deuxième série ici...

Un peu de maths ?

Je ne me rendais pas du tout compte de la taille que ça pouvait faire, 1000 photos, et j'ai longtemps été persuadé qu'une matrice de 33 par 33 me donnait 999, qui formait le kilo... Au premier calcul, j'ai déchanté, ça fait 1089, donc comment faire 1000 (ou 999) avec le produit de deux nombres ? et bien il n'y a pas pléthore de résultats utilisables !

25 x 40 = 1000

Ici le problème, c'est que les films ne font pas 40 vues, et qu'il est hors de question d'avoir un bout de film qui se balade ici ou là. Dans l'autre sens, je ne sais pas pourquoi, mais le format vertical pour des images uniquement horizontales, ça ne me parlait pas (mais si ça se trouve, ça marche bien, la forme se rapprochant plus de celle d'une fenêtre...).

27 x 37 = 999

Bon, là, c'est pareil, même s'il est possible d'avoir 37 vues sur un film de 36, ce n'est pas toujours le cas...

Et c'est à peu près tout, pour rester dans des proportions « raisonnables ».

Donc :

2¹⁰ = 32 x 32 = 1024 = 1 Kilo binaire

Là, ça marche très bien du point de vue des chiffres, et 32 vues sur un film, c'est parfait, ça laisse un peu de marge pour choisir au début ou à la fin de la pellicule.

D'où le kilo de 1024 et pas de 1000.

jeudi 24 juin 2010

Kiloptyque, mais qu'est–ce donc ?

Il s'agit de photographie.

Au début, rien de spécial, juste envie de mémoriser le ciel à la fenêtre, une sorte de catalogue de couchers de soleil.

C'est une série qui a commencé, comme toutes les séries, à mon insu, il s'agit de P.O.C. (Photographie Obsessionnelle Compulsive). Forcément par un coucher de soleil, forcément flamboyant. Continuée sans m'en rendre compte pendant des années.

Et puis, après avoir déménagé, cette série était forcément terminée. Des centaines d'images, sans grand intérêt individuel, si ce n'est de jolis cieux. Les photos originales sont toutes des diapositives 24 x 36, faites avec les meilleurs objectifs possibles et les meilleurs films du moment. Le rendu de ces originaux est magnifique observé à la loupe 6 x sur une table lumineuse.
Mais qu'en faire ?
Comment les montrer ?
Un tirage fait perdre beaucoup de nuances, et surtout, la transparence éthérée du film. Une projection sur grand écran est majestueuse mais la chaleur de la lampe altère rapidement et irrémédiablement le film...

Et comment choisir celle–ci plutôt que celle–là ?
Pourquoi ne pas toutes les montrer d'ailleurs ?
Et puis pourquoi ne pas y intégrer d'autres photos complètement différentes (bien que prises du même lieu), tant par le sujet que par le rendu chromatique, comme des virgules dans une trop longue phrase...

Et c'est devenu une évidence : noyé sous les panneaux publicitaires, écrasé par les centaines de chaînes de TV, les Megapixels des capteurs des appareils photo, les Gigas, puis Teraoctets des disques durs toujours plus nombreux, les Petaoctets d'images en tout genre (du plus médiocre au sublime) visibles sur la toile, une photo seule semble se dissoudre instantanément dans cette masse. L'image au singulier n'est plus.

Après le diptyque, le triptyque, nous sommes à l'ère du kiloptyque.
Kilo pour mille, bien sûr, mais un mille informatique de 2¹⁰, soit mille vingt–quatre. Une matrice de 32 x 32 « pixels ».

Un Peu de technique...

Quelle solution adopter afin de ne pas perdre la transparence du film ?

Montrer des films !

Des duplicatas de diapositives, alors ? oui, mais on perd autant sinon plus de nuances qu'au tirage.

Tant qu'à avoir des pertes d'information et de nuances, tentons la manière violente...

La solution choisie, pour cette première série, c'est le double traitement croisé.

Le traitement croisé est un procédé consistant à développer un film prévu pour faire des diapositives (devant normalement être traité en chimie E-6) dans une chimie prévue pour développer des films négatifs couleur (procédé C-41). On obtient alors un négatif très contrasté avec des couleurs plus ou moins fausses (mais jamais justes). Chaque film a un rendu qui lui est propre. Et ça donne de jolis négatifs :

Amassant compulsivement depuis plus de quinze ans des films E–6 dans le but de leur faire subir cet outrage j'ai dupliqué toutes les diapositives originales sans autre ordre ni méthode que de changer de type de film toutes les trente six vues.

Et rebelote, je duplique les négatifs ainsi obtenus avec le même procédé, en changeant le négatif rephotographié de temps en temps, pour mettre un peu de rythme et de variété (en changeant évidemment à nouveau de type de film toutes les trente six vues). 

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